Boeing empoche 50 milliards avec Korean Air et dépasse Airbus



Anton Kunin
26/08/2025

Boeing décroche une commande historique de 103 avions par Korean Air, un contrat de près de 50 milliards de dollars. Cette décision, annoncée lors du sommet Trump–Lee à Washington, confirme la résilience de l’avionneur américain et redessine sa rivalité commerciale avec Airbus.


Korean Air : Boeing empoche 36,2 milliards de dollars au titre d'appareils et 13 milliards dollars au titre de contrats maintenance

Le 25 août 2025, Korean Air a annoncé l’achat de 103 avions Boeing. Cette commande record renforce le carnet de commandes de l’avionneur américain et lui permet de consolider sa position face à Airbus, au moment où le groupe cherche à redorer son image et à relancer durablement ses activités industrielles. Boeing sort renforcé de cette transaction. La commande porte sur 36,2 milliards de dollars d’appareils, auxquels s’ajoutent près de 13 milliards dollars de contrats moteurs et maintenance, soit un total d’environ 50 milliards de dollars.

Elle inclut des modèles clés : 20 Boeing 777-9, 25 Boeing 787-10, 50 Boeing 737-10 et 8 Boeing 777-8 Freighters, ces derniers marquant la première commande mondiale de ce type. Pour Boeing, cette diversité consolide ses parts de marché sur les long-courriers, un segment où Airbus est moins compétitif.

D'après Boeing, cette opération devrait soutenir plus de 135.000 emplois aux États-Unis. Cela place le constructeur non seulement comme leader industriel, mais aussi comme moteur économique au cœur de la stratégie commerciale américaine.

Un bol d’air pour la stratégie industrielle de Boeing

L’annonce survient à un moment crucial. Boeing, encore marqué par les retards de production et les problèmes techniques du 737 MAX, cherchait à envoyer un signal fort aux marchés financiers. Avec cette commande, l’entreprise démontre sa capacité à convaincre un grand client asiatique stratégique.

Korean Air, qui finalise sa fusion avec Asiana Airlines, devient ainsi l’un des plus grands opérateurs mondiaux de Boeing. Les livraisons, prévues jusqu’en 2030, assurent à Boeing une visibilité industrielle sur plusieurs années. « Cette commande reflète la confiance dans nos avions modernes et efficaces », a déclaré Brendan Nelson, président de Boeing International. Cette confiance client est un élément essentiel dans la consolidation de la réputation du constructeur, encore fragilisée les années précédentes.

Boeing bénéficie d’un rôle quasi diplomatique

Le calendrier n’est pas anodin. L’annonce a coïncidé avec le sommet entre Donald Trump et Lee Jae Myung à Washington. Pour Boeing, ce contexte politique amplifie l’impact du contrat : l’entreprise se place au centre d’un rapprochement économique bilatéral. Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a salué l’accord comme « une victoire pour l’industrie américaine et un soutien massif à l’emploi national ». L’affaire illustre comment Boeing bénéficie d’un rôle quasi diplomatique dans la stratégie de puissance des États-Unis, renforçant son statut de champion national face à Airbus, perçu comme le bras industriel de l’Europe.

Enfin, sur le plan commercial, cette transaction conforte Boeing dans son ambition de rattraper Airbus sur le carnet de commandes global, un objectif majeur pour l’entreprise qui souhaite regagner la première place mondiale en livraisons.

Des perspectives positives pour Boeing : croissance et repositionnement

Pour Boeing, cette commande ne se limite pas à un simple chiffre. Elle consolide sa gamme de produits en misant sur le segment des long-courriers, avec les 777-9 et 787-10, tout en préservant la dynamique des monocouloirs grâce au 737-10.

En parallèle, la première commande de 777-8 Freighters ouvre un nouveau chapitre sur le marché cargo, un domaine en pleine expansion mondiale. Airbus, de son côté, n’a pas encore de concurrent direct à ce modèle, ce qui confère à Boeing un avantage stratégique.

Cette victoire illustre une orientation claire : recentrer le business de Boeing sur ses forces industrielles et technologiques, afin de rassurer les compagnies aériennes, mais aussi les investisseurs. Cette grosse commande constitue désormais un levier pour améliorer ses flux financiers et accroître sa valeur boursière, à un moment où l’entreprise doit encore amortir les coûts liés à ses récents déboires techniques.