Assurances : la sinistralité sécheresse devrait coûter 43 milliards d’euros d’ici 2050



Anton Kunin
22/11/2022

La sécheresse coûte déjà beaucoup aux assureurs (13,8 milliards d’euros en 2021). À l’horizon 2050, ce coût devrait tripler pour atteindre 43 milliards d’euros, estime France Assureurs (anciennement Fédération française de l’assurance).


Risque de retrait-gonflement des sols argileux fort : 3,3 maisons sont concernées en France

Les assureurs n’arrêtent pas de le répéter : les catastrophes naturelles sont de loin les sinistres qui occasionnent le plus de dégâts. Parmi ces sinistres, il y a ceux liés à la sécheresse. Et en particulier le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) : lorsqu’il pleut, le sol argileux gonfle et s’élève, lorsqu’il fait sec, il s’affaisse. Ces mouvements du sol occasionnent des fissures dans les murs des bâtiments, des sinistres que les assureurs peuvent parfois prendre en charge.

D’après France Assureurs, la fédération professionnelle du secteur, 48% du territoire français est exposé à cet aléa, soit 54% des maisons individuelles de France métropolitaine. En 2022, ce sont 11,1 millions de maisons individuelles qui sont en zone à risque moyen ou fort sur un parc total de 20,3 millions de maisons. En se restreignant au risque RGA fort, ce sont 3,3 millions de maisons individuelles qui sont concernées, ce qui représente 16,2% des maisons individuelles en France. Par rapport à 1990, 1 million de maisons additionnelles sont aujourd’hui exposées au risque RGA fort.

Les sinistres liés à la sécheresse progressent plus rapidement que tous les autres périls naturels

Toujours d’après France Assureurs, 42 départements sont particulièrement touchés par cet aléa. Six départements ont même plus de 50% de maisons individuelles en zone à risque fort. Le Gers arrive en tête (90% de maisons en zone à risque), suivi par les Bouches-du-Rhône (61%), le Lot-et-Garonne (58%), les Alpes-de-Haute-Provence (56%), le Tarn (55%) et la Haute-Garonne (55%).

Si les aléas liés à la sécheresse inquiètent autant, c’est parce que la croissance de la sécheresse est plus dynamique que les autres périls naturels : sur la période 2016-2021, la sécheresse représente 24% de la sinistralité climatique contre 15% sur la période 1989-2015.