Patrick Pouyanné, qui dirigeait jusqu’à aujourd’hui la branche Raffinage-Chimie assurera la direction générale du groupe, tandis que Thierry Desmarest, actuel président d’honneur de Total, assurera la présidence de Total. Une situation temporaire pour pallier à l’urgence causée par le décès, encore inexpliqué, de Christophe de Margerie.
Ce dernier n’avait en effet pas désigné de dauphin, susceptible de le remplacer. Ainsi, on mise désormais sur Patrick Pouyanné pour prendre sa suite, bien que rien n’est encore officiel. En effet, Thierry Desmarest, le président d’honneur du groupe pétrolier, ne pourra assurer la présidence jusqu’à l’an prochain, car il aura atteint la limite d’âge des 70 ans.
Ces nouveaux dirigeants vont être confrontés à plusieurs dossiers d’importance. Notamment celui de la moindre croissance de la production d’hydrocarbures, celui de la crise du raffinage en Europe, ainsi que les retards pris par Total dans ses différents projets. Quant à Christophe de Margerie, il sera inhumé dans son petit village de la Manche, dans l’intimité. L’enquête sur son décès suit toujours son cours.
Total poursuit son entreprise de génération de trésorerie. L’entreprise a annoncé lundi vouloir continuer ses cessions d’actifs dans le but de réduire ses coûts opérationnels. Concrètement, l’entreprise dirigée par Christophe de Margerie souhaite bien céder 10 milliards de dollars d’actifs entre 2015 et 2017, après avoir réalisé un programme de 15 à 20 milliards de dollars entre 2012 et 2014.
L’an prochain, le groupe prévoit également réduire ses investissements organiques, qui devraient s’élever à 25 milliards de dollars en 2015, après un pic de 28 milliards l’an dernier. A terme, c’est-à-dire d’ici 2017, Total prévoit de plus de réaliser deux milliards d’euros d’économies.
Une réduction de coûts sans plan social, cependant. Il n’empêche que ce vaste plan d’économies se profile sur fond de baisse de croissance. Confronté à des arrêts de production en Libye, au Kazakhstan et au Nigeria, le groupe a revu à la baisse sa production avec une production de 2,8 millions de barils par jour en 2017 contre 3 millions auparavant.
Le cessez-le-feu a beau être en vigueur en Ukraine, Bruxelles continue de mettre la pression sur la Russie. En réponse à l’embargo russe décrété sur les produits alimentaires européens et américains, l’Union européenne a restreint l’accès aux marchés des capitaux à trois entreprises russes, spécialisés dans l’énergie et plus particulièrement le pétrole : Rosneft, Transneft et Gazprom.
A l’heure où les sanctions économiques de Moscou doivent entrer en vigueur, l’Union européenne fait feu de tout bois. L’idée est de contraindre la Russie à mettre « la main au porte-monnaie », en réponse aux sanctions de Moscou. A l’avenir, les investisseurs de l’Union européenne ne pourront plus acheter d’actions et d’obligations, ni même accorder des prêts à ces entreprises.
A terme, Bruxelles veut compliquer la vie de ces entreprises, en les empêchant de se financer de manière autonome, puis finalement de demander de l’aide à l’Etat russe qui n’aura d’autres choix que de mettre la main au porte-monnaie. Ces mesures devraient entrer en vigueur pas plus tard que mardi.
Le Mexique vient en effet d’adopter une loi ouvrant son marché pétrolier au secteur privé. Et donc à la concurrence. Grâce à une loi adoptée par le Parlement mexicain le lundi 11 août dernier, les investisseurs étrangers vont pouvoir se placer sur la brèche mexicaine. Une grande nouvelle pour nombre d’entreprises du secteur, qui n’attendaient que cela.
Il s’agit là d’un nouvel eldorado pour les entreprises pétrolifères. En effet, le Mexique est le sixième producteur mondial de pétrole. Sa production a quelque peu chuté, mais il est capable, avec l’arrivée du secteur privé, de produire en vitesse de croisière 3,5 millions de barils par jour. Reste à savoir quelles seront les modalités des contrats : quels seront les bénéfices, mais surtout quels seront les impôts à payer ?
C’est pour cela que la prudence semble de mise. Les investissements sont de taille. Et si le Mexique a bel et bien l’intention d’ouvrir son marché d’hydrocarbures aux entreprises étrangères, il ne compte pour autant pas faire une croix sur les revenus que l’exploitation de pétrole pourrait générer. A titre d’exemple, Pemex, la compagnie nationale qui exploitait les ressources mexicaines, assurait à elle seule 40 % des revenus de l’Etat. Elle espère bien s’associer à des groupes étrangers pour aller exploiter l’or noir en eaux profondes, dans le Golfe du Mexique.