En route vers une grande première ?
GDF Suez a gagné mardi 21 octobre dernier une femme au sein de son comité de direction. Isabelle Kocher a en effet été promue directrice générale déléguée, et administratrice de l’entreprise énergétique. Un poste qui fait d’elle la nouvelle numéro 2 de la société, et la candidate principale pour, un jour, prendre la tête du groupe ) la place de Gérard Mestrallet.
Pour l’heure, rien n’est fait, mais la chape de plomb qui pesait sur les entreprises du CAC 40, par rapport à ce sujet bien précis, est sur le point de s’effondrer. Pour l’instant, Isabelle Kocher, 47 ans, aura pour mission la charge des opérations (chief operating officer), une responsabilité que n’avait pas l’ancien numéro deux du groupe.
La nomination d’Isabelle Kocher s’est faite à la quasi unanimité par le conseil d’administration. C’est elle qui avait été proposée par le comité des nominations du groupe, suite à une recommandation du cabinet de recrutement Egon Zehnder, mandaté pour proposer des successeurs à Gérard Mestrallet. Ce dernier verra son mandat s’achever en mai 2016, et il ne pourra pas être renouvelé à ce poste, dépassant la limite d’âge des 67 ans.
Patrick Pouyanné, qui dirigeait jusqu’à aujourd’hui la branche Raffinage-Chimie assurera la direction générale du groupe, tandis que Thierry Desmarest, actuel président d’honneur de Total, assurera la présidence de Total. Une situation temporaire pour pallier à l’urgence causée par le décès, encore inexpliqué, de Christophe de Margerie.
Ce dernier n’avait en effet pas désigné de dauphin, susceptible de le remplacer. Ainsi, on mise désormais sur Patrick Pouyanné pour prendre sa suite, bien que rien n’est encore officiel. En effet, Thierry Desmarest, le président d’honneur du groupe pétrolier, ne pourra assurer la présidence jusqu’à l’an prochain, car il aura atteint la limite d’âge des 70 ans.
Ces nouveaux dirigeants vont être confrontés à plusieurs dossiers d’importance. Notamment celui de la moindre croissance de la production d’hydrocarbures, celui de la crise du raffinage en Europe, ainsi que les retards pris par Total dans ses différents projets. Quant à Christophe de Margerie, il sera inhumé dans son petit village de la Manche, dans l’intimité. L’enquête sur son décès suit toujours son cours.
La décision pourrait être officialisée jeudi 16 octobre.
D’après l’AFP, citant des sources proches du dossier, c’est Jean-Bernard Lévy qui aurait été choisi par l’Elysée pour prendre la tête de l’électricien public, à la place d’Henri Proglio. La fin d’une succession aux allures de fin de règne, dont le dossier est sur la table de l’Etat depuis fin septembre. Plusieurs noms avaient émergé pour prendre la direction d’EDF, c’est finalement le patron actuel de Thalès qui a été choisi.
L’Elysée affirmait depuis la fin du mois de septembre qu’aucune solution n’avait été trouvée pour remplacer Henri Proglio, sur la sellette. On avait évoqué l’ex-patron de PSA, Philippe Varin, l’ex-patron d’Europe Assistance, Martin Vial. Jean-Bernard Lévy a finalement reçu les bonnes grâces du château, où il fait figure de sauveur de Thalès, deux ans après son arrivée dans le groupe.
Reste à nommer douze administrateurs indépendants, et représentants de l’Etat (actionnaire à 84,5 % de l’électricien public). Le comité des nominations d’EDF se réunira jeudi pour en débattre, et officialiser la nomination de Jean-Bernard Lévy. La liste des nominés aurait toutefois été validée par le président de la République, ce prochain rendez-vous n’est donc que purement formel…
Les syndicats et les pilotes craignent un passage en force du développement de Transavia, la branche low-cost d’Air France, par la direction de la compagnie aérienne. A l’invitation du principal syndicat de pilotes de lignes, le SNPL, en pointe lors de la dernière grève qui a bloqué Air France pendant une quinzaine de jours, les différents partenaires sociaux se sont réunis en amont d’une réunion de direction au sujet du développement de Transavia.
Et comme aucun ordre du jour précis n’aurait été donné aux participants de cette réunion, les doutes, les spéculations et les interrogations vont bon train chez les syndicats qui craignent notamment un passage en force du projet Transavia. Le SNPL suspecte notamment la direction d’avoir dans sa valise un projet bis.
Cela fait des mois que la compagnie aérienne Air France-KLM tente de renégocier un accord passé lors de la création de Transavia France, en 2007, avec les pilotes. Or dans cet accord, si l’on comprend toutes les catégories professionnelles liées à la bonne marche de la compagnie aérienne, les pilotes ne représenteraient que 6 % du personnel concerné, en forte minorité.
Les pilotes récalcitrant ne savent donc pas à quelle sauce ils pourraient être mangés. Et pourraient tout à fait reprendre le chemin de la grève, alors que la précédente s’était achevée après deux semaines de blocage, sans qu’un accord ait été trouvé avec la direction de la compagnie aérienne.