Pourtant, tout le monde s’attendait à ce que ce très fin homme d’affaires relance les enchères, à l’ouverture de la Bourse de Wall Street, mercredi matin. Mais mardi soir, dans la soirée, le magnat australien a indiqué qu’il jetait l’éponge. Rupert Murdoch avait proposé 80 milliards de dollars pour racheter Time Warner, principal concurrent de sa société.
L’homme d’affaires n’a pourtant pas changé d’avis. Dans le communiqué envoyé mardi soir, Rupert Murdoch maintient que ce rachat était une opération judicieuse pour les deux plus grands studios du monde. Il déplore de plus que le refus essuyé la première fois de négocier avec Time Warner rendait l’opération plus difficile, et impossible à réaliser d’un point de vue amiable.
Mais la principale raison du désistement de Rupert Murdoch est sans doute à chercher ailleurs. En Bourse plus précisément. Le titre de 21st Century Fox est en chute libre depuis un mois. Ce qui rendait l’opération encore plus risquée. La transaction devait, dans l’esprit de Rupert Murdoch, être financée en partie en actions. Pour faire grimper le prix à 85 dollars par action, il aurait fallu que le milliardaire endette davantage le groupe, ce qu’il n’a pas préféré faire. La raison l’a emporté sur le rêve…
Netflix arrive dans la vieille Europe. Dans la lettre trimestrielle aux actionnaires, le service de vidéo à la demande a confirmé débarquer à la rentrée en Allemagne, en France, en Autriche, en Suisse et en Belgique. « Ce lancement sur des marchés comptant plus de 60 millions de ménages avec un accès à haut débit va augmenter de manière importante notre présence européenne et amener le marché international que nous pouvons toucher à plus de 180 millions de ménages avec un accès haut débit » précise Netflix.
Reste que l’arrivée de cet acteur majeur de la VOD en France soulève plusieurs questions. En effet, la législation nationale prévoit que les groupes de télévisions, auxquels est assimilé Netflix, doivent participer financièrement à la production télévisuelle du pays. Netflix aurait à ce sujet promis de financer une grosse production française.
Ce service de vidéo à la demande a littéralement explosé ces dernières années. Installé dans 40 pays, il a passé fin mars le cap des 50 millions d’abonnés. Netflix est déjà bien implanté en Europe, avec une couverture au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Finlande, en Norvège, en Suède et aux Pays-Bas. Au second trimestre 2014, Netflix a enregistré un bénéfice net de 71 millions de dollars.
La télévision et le cinéma américain ne sont pas encore prêts de s’unir.
Le New-York Times a révélé mardi 15 juillet dernier que Rupert Murdoch aurait tenté le mois dernier de racheter, via son groupe 21st Century Fox, le groupe médiatique Time Warner qui regroupe des chaînes américaines bien connues telles que CNN et HBO. Le but d’une telle union aurait été bien entendu de regrouper deux groupes spécialisés dans le cinéma, et dans la télévision. Des métiers similaires !
Cependant l’offre de 80 milliards de dollars du magnat australo-américain n’aurait pas satisfait Time Warner qui l’a rejetée en bonne et due forme. Pour l’instant du moins. Car le New-York Times croit savoir qu’une seconde phase de négociations se serait ouverte. Les deux groupes auraient ainsi recruté plusieurs banquiers, en vue d’une énorme transaction, assez importante pour bouleverser le monde médiatique, pour longtemps.
L’annonce de l’échec des premières négociations a aussitôt fait prendre de la valeur à l’action Time Warner. Ainsi, mardi 15 juillet au soir, à la clôture de Wall Street, l’action du groupe de chaînes avait grimpé de 17 %, à 83 dollars.