La justice américaine a refusé de classer la plainte. La banque britannique Northern Rock accuse la Société Générale de l’avoir trompé sur la qualité d’actifs qu’elle lui a vendus, et qui se sont révélés toxiques puisqu’il s’agit de prêts immobiliers à risque, les fameux subprime qui ont précipité la crise de 2008.
Le refus de classer une telle plainte, ouvre, de fait, la voie pour un procès qui risque d’être aussi médiatique que celui contre BNP-Paribas. Et la sentence pourrait être lourde pour la Société Générale. Le juge new-yorkais chargé d’instruire l’affaire estime de plus qu’il dispose d’assez d’éléments pour attaquer la banque française, pour fraude.
Le procès n’aura pourtant pas lieu avant 2015. Pour l’instant, l’avocat de Northern Rock réclame à la Société Générale la somme de 34 millions de dollars, soit environ 25 millions d’euros. On est certes loin de l’amende infligée par les Etats-Unis à BNP-Paribas, qui a atteint 8,8 milliards de dollars, soit 6,45 milliards d’euros.
La Société Générale a toutefois l’opportunité de faire comme BNP Paribas, c’est-à-dire d’éviter un procès en payant une somme, à l’amiable à Northern Rock. La banque française s’est toujours défendue de telles accusations, estimant que les pertes essuyées par l’institution bancaire britannique étaient liées à l’effondrement du marché immobilier américain.
A première vue, cela sonne avant tout comme une mesure de représailles contre cet embargo qui pénalise considérablement l’occident et l’Europe en particulier, qui craint un manque à gagner de 12 milliards d’euros annuels, dont 500 millions d’euros pour la France. Cependant, stopper les investissements vers les entreprises russes peut également se percevoir comme une mesure de prudence, pour l’avenir.
En cas d’escalade du conflit politique et commercial entre l’Europe et la Russie, les entreprises russes devraient vraisemblablement chuter en Bourse. En clair, mieux vaut vendre maintenant plutôt que de se retrouver avec des actions dont plus personne ne voudra dans quelques mois. En attendant, la Commission européenne enchaîne les réunions de travail pour chiffre véritablement les pertes causées par une telle mesure de rétorsion.
Désavoué. Le patron de Monte Paschi menace aujourd'hui de démissionner après une assemblée générale convoquée samedi pour approuver une levée de fonds de 3 milliards d'euros, destiné à éviter ni plus ni moins qu'une nationalisation. Monte Paschi est la troisième banque italienne, mais aussi la plus vieille institution financière du monde.
Cette dernière multiplie les prises de risques depuis 2007, ce qui lui a notamment fait perdre 8 milliards d'euros en 2011, et 2012. Actuellement, la banque ne doit sa survie qu'à une précédente injection de 4 milliards d'euros par l'Etat italien qui semble prêt aujourd'hui à nationaliser la banque si elle ne fait rien pour sortir la tête de l'eau.
Ce à quoi le patron de Monte Paschi semblait, jusqu'hier plus que favorable. Voulant réaliser cette opération de levée de fonds dès le mois de janvier, il s'est fait désavoué par les actionnaires de l'établissement qui ont finalement repoussé l'opération au second trimestre 2014. Une décision qui n'a semble-t-il pas plu à Alessandro Profumo,et qui lui ferait prendre trop de risques. Actuellement, il réfléchirait à son avenir hors de Monte Paschi.